Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Selon les autorités syriennes, l'avion militaire a décollé d'une base située au sud de la Syrie pour un vol d'entraînement. Cependant, comme il a décollé seul, il est donc peu probable que l'on soit dans le cadre d'un entraînement. Ensuite, l'armée syrienne a perdu tout contact avec le pilote. L'agence de presse officielle syrienne Sanaa, elle, parle d'un atterrissage par erreur sur le sol jordanien, Mafraq n'étant qu'à une dizaine de kilomètres de la frontière sud où se trouve la ville de Deraa.
Le pilote a demandé l'asile politique à la Jordanie, une demande qui a été acceptée. Il s'agit de la première défection d'un pilote avec son avion depuis le début de l'insurrection. La Jordanie a déjà accueilli environ 200 militaires et quelques officiers syriens. Le pays abrite plus de 130 000 réfugiés syriens, la frontière jordanienne leur est ouverte mais le gouvernement a toujours réussi pour l'instant à maintenir une ligne assez neutre envers Bachar el-Assad.
Le pays n' a, par exemple, pas imposé de sanctions économiques sur la Syrie comme l'avait voté la Ligue arabe. La population jordanienne est également divisée. Certains soutiennent toujours le régime de Damas et accusent le Qatar et l'Arabie Saoudite de vouloir imposer en Syrie un régime islamiste.