Turquie: l'avion de combat abattu par la Syrie volait dans l'espace aérien international

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a annoncé ce dimanche 24 juin à la télévision publique RTT que l’avion de combat turc abattu vendredi par la Syrie se trouvait dans l’espace aérien international, et non dans l'espace syrien. Selon le ministre des Affaires étrangères, l'appareil effectuait des tests sur un système radar et n'avait «aucune mission de récolte d'informations, au dessus de la Syrie».

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Le chef de la diplomatie turque a été catégorique : vendredi, le F4-Phantom a été abattu à treize milles nautiques de la côte syrienne, c’est-à-dire un kilomètre et demi au-delà de la limite territoriale de la Syrie.

Touché, l’appareil est ensuite tombé à huit milles de la côte, donc cette fois dans les eaux nationales syriennes. C’est donc bien dans l’espace international que l’avion de reconnaissance turc a été touché par des tirs syriens, en violation de la légalité internationale, souligne Ahmet Davutoglu.

Le fait que l’avion aurait violé l’espace aérien syrien ou qu’il ait été identifié après coup, n’est que prétexte de la part de Damas, d’autant que les tirs syriens n’ont été précédés d’aucun contact radio ni d’aucun avertissement, contrairement aux règles d’engagement d’une action armée en la matière.

Le chef de la diplomatie turque a informé samedi 23 juin ses alliés de l’Otan de ces détails, et demandera leur aide, a-t-il promis. Mais on ne sait exactement en quoi consistera cette assistance.

M. Davutoglu a promis de réagir avec sang-froid mais aussi détermination, en commençant par la remise d’une note officielle de protestation ce dimanche 24 juin à Damas. Ensuite, quelles mesures compte prendre la Turquie ? Une demande de réparation, certainement, des mesures de rétorsion sans doute, au moins diplomatiques, et devant la justice locale ou internationale aussi, le ministre l’a évoqué.

Rappelons-nous l’exemple de l’attaque d’un navire civil turc par l’armée israélienne qui avait fait 9 morts il y a deux ans : Ankara avait demandé des excuses officielles et une indemnisation, et ouvert un procès contre les responsables de l’attaque.

C’est en tous cas après avoir informé les formations d’opposition et les ambassadeurs en Turquie des pays arabes et occidentaux, après la réunion lundi du cabinet que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan devrait annoncer, peut-être mardi, les mesures décidées contre la Syrie.

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