Seize pays réunis à Istanbul pour tenter de résoudre la crise syrienne

Seize pays dont les Etats-Unis, plusieurs pays européens et arabes, se sont réunis mercredi 6 juin 2012 au soir à Istanbul pour discuter des moyens de faire cesser la violence en Syrie et contraindre le président Bachar el-Assad à quitter le pouvoir. Ahmet Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères, a ouvert cette réunion en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, des chefs de la diplomatie britannique William Hague, française Laurent Fabius, allemande Guido Westerwelle et de l'Union européenne Catherine Ashton.

C’est tard sans la soirée de ce mercredi 6 juin 2012 que le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a ouvert une réunion qui n'avait pas été annoncée, au palais de Dolmabahce, à Istanbul, en présence notamment d’Hillary Clinton. La secrétaire d'Etat américaine achevait en Turquie une tournée qui l'a menée en Scandinavie et dans le Caucase.

Dans un communiqué avant l'ouverture de la réunion, Hillary Clinton a déclaré : « Nous devons continuer de fermer les circuits économiques vitaux du régime (de Damas), élargir le cercle de pays appliquant fermement les sanctions et empêcher le gouvernement syrien de les contourner ». La secrétaire d’Etat a ajouté : « Nous accueillons les points de vue des autres pays concernant les mesures qui pourraient être efficaces. »

William Hague, le ministre des Affaires étrangères britannique, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, Guido Westerwelle, le ministre des Affaires étrangères allemand et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton, étaient présents. Des ministres de l'Espagne, de l'Italie, de la Jordanie, de l'Egypte, du Koweït, des Emirats arabes unis, de Tunisie, du Maroc, du Qatar et de l'Arabie Saoudite participaient également à cette rencontre, selon des sources diplomatiques concordantes.

Pousser le régime el-Assad à respecter ses engagements

« Il s'agit de [...] chercher les moyens d'exercer davantage de pression sur le régime d'Assad pour qu'il mette en oeuvre ses engagements concernant le plan Annan » (de sortie de crise) », a déclaré une porte-parole britannique, ajoutant : « Nous sommes très sceptiques quant aux intentions du président Assad de mettre fin à la violence si aucune pression supplémentaire n'est exercée sur lui ».

La réunion d'Istanbul intervient alors que les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi qu'ils étaient prêts à soutenir une action contraignante de l'ONU contre la Syrie, dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, comme l'a demandé la Ligue arabe.

L'appel sino-russe d'une nouvelle conférence internationale sur la Syrie

Cette réunion coïncide également avec un appel le même jour à Pékin de la Chine et de la Russie à l'organisation d'une nouvelle conférence internationale sur la situation en Syrie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, présent au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, l’OSC, à Pékin, a déclaré ce mercredi qu’une telle conférence permettrait de réunir « les pays qui ont réellement une influence sur les différents groupes d'opposition » syriens comme la Turquie, l'Iran, la Ligue arabe, l'Union européenne et les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le ministre russe a précisé que l'objectif d'une telle conférence serait que « les acteurs extérieurs, sans la Syrie dans un premier temps, se mettent d'accord pour suivre, honnêtement et sans ambiguïté, le plan Annan ».

Hillary Clinton a confié à des journalistes qu'elle réservait son jugement sur une telle conférence et qu'elle était réticente à l'idée d'inclure l'Iran dans les discussions : « Il est un peu difficile d'imaginer inviter un pays qui orchestre l'assaut du régime d'Assad contre son peuple », a-t-elle commenté, faisant allusion à l'Iran. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a pour sa part déclaré mercredi soir que l’Iran ne sera « en aucun cas » associé à une conférence sur la Syrie.

La chef de la diplomatie américaine assistera jeudi à Istanbul au Forum ministériel de lutte contre le terrorisme, une initiative lancée l'an dernier en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

(Avec AFP)

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