Abdel Basset Sayda, un nouveau chef pour le Conseil national syrien

Le Conseil national syrien, principale force d'opposition au régime de Bachar el-Assad, s'est réuni ce week-end à Istanbul. Le CNS a trouvé son nouveau leader après la démission de Bourhan Ghalioun. Le Kurde Abdel Basset Sayda, un homme jugé modéré, a expliqué quelle serait sa politique pour les trois prochains mois, la présidence du Conseil devenant tournante.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Abdel Basset Sayda était l'unique candidat déclaré à la succession de Bourhan Ghalioun. Le secrétariat du Conseil national syrien n'a donc pas eu de mal à trancher sur celui qui prend désormais la tête de la principale plateforme d'opposition au régime de Damas.

Abdel Basset Sayda expliquait hier au micro de RFI quelles étaient les priorités de son mandat de trois mois au terme duquel il devra passer la main : « Nous allons poursuivre notre réforme, et nous allons revoir la structure même du Conseil. Le plus important pour nous, c’est que tous les délégués aient une part active dans son fonctionnement. Par ailleurs, nous allons continuer nos efforts pour nous rapprocher des autres mouvements d’opposition, et nous allons tout faire pour que le Conseil national syrien devienne vraiment représentatif de la population en Syrie. »

Telle est donc l'une des missions d'Abdel Basset Sayda : convaincre ses pairs de l’utilité de mener la grande réforme qui redéfinira le mode de représentation et d’élection au sein du Conseil national, de manière à intégrer tous les courants politiques et les différentes composantes de la société syrienne.

D’origine kurde, ce professeur de philosophie d’une cinquantaine d’années exilé en Suède depuis 1994, n’est pas un homme très charismatique. Mais il possède l’expérience politique que n’avait pas son prédécesseur et passe pour un expert dans l’art du consensus et de la conciliation. C’est bien sûr un atout au moment où il s’agit de renforcer la représentation des minorités, les Kurdes, mais aussi les Assyriens, les Ismaïliens ou les Turkmènes.

Poursuivre la lutte sur tous les fronts

Le nouveau chef de l'opposition veut par ailleurs renforcer les liens avec les militants sur le terrain et avec l'Armée syrienne libre, qu'il s'engage à soutenir par tous les moyens. Son prédecesseur Bourhan Ghalioun avait été critiqué pour le manque de coordination entre le Conseil national syrien et les militants sur le terrain, et aussi pour avoir permis aux Frères musulmans de prendre une place trop importante au sein de l'opposition.

Sur le front diplomatique enfin, Abdel Basset Sayda voudrait que le plan de Kofi Annan soit inclus sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, ce qui obligerait les autorités syriennes à l'appliquer, sous peine de mesures coercitives à leur encontre.

Abdel Basset Sayda pourrait donner plus de respectabilité, tant à l’intérieur de la Syrie qu’à l’étranger, à ce CNS dont la communauté internationale a besoin pour préparer l’après-Bachar El-Assad.

Partager :