Syrie : banques et pétrole visés par les nouvelles mesures suisses contre Damas

La Suisse a adopté une nouvelle série de sanctions à l'encontre de la Syrie, visant particulièrement les secteurs des finances, du pétrole et des métaux précieux. Les nouvelles sanctions entreront en vigueur ce samedi 9 juin. Elles comportent un élargissement des restrictions commerciales, dont l'interdiction d'exporter du matériel destiné à l'industrie pétrolière et gazière, à la construction de nouvelles centrales électriques et à la surveillance des communications téléphoniques et internet.  

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Les sanctions prises contre la Syrie ne seront pas détournées par la Suisse. Berne a décidé d’appliquer des mesures d’ordre commercial et financier afin de renforcer les interdits décrétés par la communauté internationale.

Toute exportation de matériel destiné à l’industrie pétrolière et gazière, à la construction de centrales électriques et à la surveillance des communications téléphoniques et internet, secteurs ou l’expertise helvétique est reconnue, est prohibée.

Berne met un terme aux vols de fret des compagnies syriennes au départ ou à destination de la Suisse. Au niveau financier, le plan du gouvernement prévoit de stopper toutes nouvelles relations avec les banques syriennes et de couper tout contact avec les compagnies d’assurance.

Déjà les fonds syriens déposés dans les banques helvétiques, à savoir 56 à 60 millions d’euros ont été gelés. Quelque 128 personnes sont ajoutées à la liste des interdits de séjour et 42 entreprises bannies.
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Plus de représailles

Sur le terrain, les observateurs de l'ONU déployés en Syrie ont pu finalement entrer dans Al Koubeir dans le centre du pays. Ce village où 55 personnes ont été massacrées mercredi selon l'oppostion syrienne. Massacre dont le régime nie la réalité, alors que l'ONU ne confirme pas ce chiffre. A Al Koubeir, un journaliste de la BBC a décrit une odeur de chair brûlée, des traces de sang sur les murs et des maisons ravagées par le feu.

Les condamnations ont été nombreuses dans la communauté internationale, à l'image de la France qui réclame des mesures fortes à l'encontre de la Syrie. Bernard Valéro, porte-parole du ministère des Afaires étrangères est ferme.

 

Par ailleurs, les violences continuent, d'après les militants des droits de l'homme. Au moins douze personnes, dont huit femmes, ont été tuées cette nuit par des tirs de l'armée à Deraa.

Enfin, le Conseil national syrien se réunira ce week-end à Istanbul pour choisir un nouveau président. Le successeur de Burhan Ghalioun aura pour mission de donner plus d'unité et d'efficacité à cette coalition de l'opposition.

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