Nouvel accrochage meurtrier entre les indépendantistes kurdes du PKK et l'armée

Un poste militaire a été attaqué à l'aube ce mardi 19 juin, dans la région montagneuse de l'extrême sud-est de la Turquie par des membres du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Bilan : huit soldats turcs et dix rebelles kurdes sont morts selon les autorités locales. Des violences qui interviennent dans un contexte politique dominé par de timides initiatives en faveur d'une solution du conflit kurde. 

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Les exemples sont malheureusement nombreux de ces tentatives de résolution pacifique et démocratique de la question kurde, brutalement interrompues, voire complètement avortées, suite à de violents affrontements ou des attaques meurtrières contre des positions de l’armée turque, à la frontière irakienne. Comme si les militaires turcs n’étaient pas prêts à de telles provocations, comme si les rebelles kurdes eux-mêmes ne voulaient pas laisser la place à un règlement concerté de ce problème qui, depuis près de 30 ans, continue d’empoisonner la vie politique du pays.

Depuis près d’un mois pourtant, l’AKP, le Parti de la justice et du développement, parti islamo-conservateur au pouvoir, et le principal parti d’opposition, le CHP, le Parti républicain du peuple, social-démocrate, s’étaient mis d’accord sur une feuille de route commune pour, une nouvelle fois, tenter de trouver une solution durable au problème kurde. De nombreux intellectuels et artistes avaient soutenu cette initiative, des sages choisis parmi les témoins et interlocuteurs de cette tragédie avaient été désignés pour apporter leur contribution à cette solution.

Mais, sans encore présager des conséquences que pourra avoir l’attaque de ce mardi matin sur ce processus, il semble presque certain que les armes ont une nouvelle fois fait taire le travail des législateurs. Le parti pro-kurde BDP (le Parti pour une société démocratique) a appelé à la cessation des activités militaires des deux côtés, l’opposition social-démocrate également. Quant au gouvernement, de son côté, il reste silencieux.

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