Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
Ceci constitue la seconde mise en garde du chef du gouvernement irakien, contre une diplomatie turque qu’il juge interventionniste et sectaire. Tout commence en janvier, au lendemain de l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du vice-pésident sunnite irakien.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan téléphone alors à son homologue Nouri al-Maliki pour lui faire part de ses inquiétudes quant au devenir de la démocratie en Irak. Un geste qui suscite l’indignation de responsables du gouvernement chiite, rappelant que Bagdad n’est plus une province de l’Empire ottoman.
Une crise qui s’intensifie à nouveau, au moment où Tarek al-Hachemi, refugié en Turquie, vient de faire part de son refus de rentrer à Bagdad où la première audience de son procès est fixée au 3 mai prochain.
Mais c’est surtout la visite du président du Kurdistan irakien qui semble avoir ravivé les tensions entre les deux pays. Massoud Barzani, qui accuse à son tour Nouri al-Maliki de dérive autoritaire, s’est également dit en accord avec Ankara sur le dossier syrien.
Un changement de régime dont ne veut pas entendre parler le Premier ministre irakien, qui entamera demain une visite officielle à Téhéran.