Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Même du côté kurde, que ce soit le Parti pour une société démocratique (BDP), que ce soit le maire du village le plus proche de l’incident, ou que ce soit même l’agence de presse proche de la rébellion, tout le monde dénonce la mort de ces quelque 35 civils.
A preuve, les graves brûlures visibles sur les corps des victimes, montrées par les télévisions locales, qui ne sont pas dues aux bombes lâchées par les chasseurs-bombardiers F-16 mais à l’explosion des bidons de gasoil de contrebande que les trafiquants transportaient à dos de mulet.
Une double enquête est actuellement menée à la fois par la justice et par l’armée pour expliquer cette méprise, et calculer ensuite le dédommagement des familles des victimes. L’état-major explique avoir repéré grâce à ses drones une colonne d’une cinquantaine d’hommes se dirigeant vers la frontière, et les avoir bombardés dès qu’ils ont pénétré en territoire turc, en pensant qu’il s’agissait de militants armés.
Car, ajoute le communiqué, la zone est proche d’un camp de la rébellion côté irakien, elle est régulièrement empruntée par des rebelles et il n’y a aucune habitation proche.