Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Deux jours à peine après la signature d’un accord avec l’Azerbaïdjan pour construire un gazoduc traversant l’Anatolie de part en part, c’est cette fois la Russie qu’Ankara va aider à exporter son gaz vers l’Europe, via ses eaux territoriales en mer Noire.
L’un des buts de Moscou était en effet de contourner l’Ukraine, avec qui les Russes ont eu plusieurs conflits sur le transit de leur gaz. Le pipeline, qui doit entrer en service dès 2015, transportera annuellement 63 milliards de mètres cube de gaz vers la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Slovénie, l’Autriche et l’Italie, avec une bifurcation vers la Croatie, la Macédoine, la Grèce et la Turquie.
Depuis septembre, la Turquie faisait traîner sa décision pour faire baisser les prix du gaz que la Russie livre via deux autres pipelines. Un différend qui semble réglé mais on ne sait pas à quelles conditions.
Ce nouveau projet semble en tout cas compromettre un peu plus le projet Nabucco voulu par les Européens mais qui n’arrive pas à se concrétiser. La Russie renforce ainsi sa position de premier fournisseur de gaz à l’Europe, et la Turquie celle de premier pays pour son transit.