La Russie va prendre le contrôle des gazoducs de son voisin biélorusse

Gazprom a obtenu le feu vert pour le rachat de la société Beltransgaz, pour 2 milliards et demi de dollars. En échange, la Biélorussie obtient une ristourne sur le prix du gaz et un crédit pour la construction d'une centrale nucléaire. Les deux pays ont signé une série d'accords au cours de la visite d'Alexandre Loukachenko à Moscou. Au moment où la Biélorussie se retrouve sous le feu des critiques de l'Union européenne en raison de la répression des opposants au régime, Moscou fait des affaires.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio.

Les critiques occidentales envers Minsk n’ont pas eu le temps de s’éteindre, après la condamnation à quatre ans et demi de prison du président de l’ONG de défense des droits de l'homme Viasna, que Moscou affiche déjà au grand jour son rapprochement avec son voisin.

Les deux pays ont signé une série d'accords au cours de la visite d'Alexandre Loukachenko à Moscou. Le géant russe Gazprom va donc pouvoir racheter la société biélorusse Beltransgaz pour 2 milliards et demi de dollars, et prendre ainsi le contrôle de son système de gazoducs.

En échange, le président biélorusse Loukachenko a obtenu du Kremlin une ristourne substantielle sur le prix du gaz acheté à la Russie. La facture va ainsi passer de 244 dollars les 1 000 mètres cubes à 165 dollars l’année prochaine. Vladimir Poutine a fait les calculs : cela permettra à la Biélorussie d’économiser pas moins de 2 milliards de dollars. La Russie a également accordé à son voisin un crédit pour la construction d'une centrale nucléaire.

L'accord conclu à Moscou semble donc arranger tout le monde, d’autant qu’il permet de mettre un gros point final aux conflits gaziers qui ont à maintes reprises opposé les deux pays, ainsi que l’a souligné le ministre russe de l'Economie, Sergueï Chmatko. Il apporte également un bol d'air à l'économie biélorusse, en besoin criant de financement, tout en permettant à la Russie de reprendre pied chez un voisin.

Mais pour la Russie, il pourrait n'être qu’une étape : après Beltransgaz, Moscou espère mettre la main sur d'autres actifs que l'Etat biélorusse pourrait être tenté de céder pour renflouer ses caisses.

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