Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
C’est la première fois qu’un tel débat se déroule publiquement à la Knesset. Jusqu’à présent la question du génocide arménien était évoquée uniquement par la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, à huis clos. Cette fois, ce sont les membres d’une autre commission, celle de l’Education, qui se sont penchés sur le sujet à la demande de deux députés opposés politiquement et très différemment motivés.
Quoiqu’il en soit le débat a provoqué une certaine irritation à la présidence du conseil israélienne et au ministère des Affaires étrangères qui voulaient éviter d’envenimer les relations avec la Turquie. Un proche conseiller du Premier ministre israélien a demandé au président de la Knesset, Reuven Rivlin, le report de la réunion mais ce dernier a rejeté la requête. « Ce n’est pas un acte politique, a-t-il affirmé, mais en tant qu’être humain, en tant que juif, nous ne pouvons nier un fait historique : le génocide du peuple arménien. »
Finalement, les députés ont entendu des professeurs d’universités. La proposition de loi faisant du 24 avril une journée de commémoration du massacre du peuple arménien - un texte rejeté dans le passé -, n’a même pas été évoquée. Et le président de la commission, le député Alex Miller, a lui aussi tenté de calmer le jeu : « ce débat, a-t-il souligné, a été programmé de longue date pour sa valeur éducative. Il n’a pas à être rapproché de la décision prise la semaine passée par le Parlement français. »