Loi contre la négation de génocide : les mesures de rétorsion d'Ankara contre la France

Votée à la grande majorité de la cinquantaine de parlementaires présents à l’Assemblée nationale ce jeudi 22 décembre, la proposition de loi condamnant la négation de génocide a provoqué l’ire de la Turquie. Ankara a d’abord réagi en rappelant son ambassadeur en France. Puis, par la voix du Premier ministre Recep Erdogan, elle a annoncé la suspension de ses relations économiques et militaires avec la France.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Ceci n’est qu’un premier train de mesures, a précisé le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse, qui répond à un vote du Parlement français « emprunt de racisme et de sentiment anti-turc, de calcul électoraliste et de reniement des valeurs de la révolution française ».

Ankara annonce donc la suspension de toutes les relations politiques, économiques et militaires entre les deux pays, l’annulation des déplacements, rencontres, séminaires, ou sessions de formation, de même que des manœuvres militaires conjointes. Ainsi, la tenue en janvier prochain d’un Conseil économique et commercial mixte coprésidé par les ministres français et turc de l’Economie est tout simplement retirée de l’agenda. Au plan militaire, toutes les autorisations de survol du territoire et d’escale d’avions français, jusque-là attribuées annuellement, seront examinées au coup par coup, alors que les autorisations de relâche des navires français dans les ports turcs sont elles totalement supprimées.

Enfin, le Premier ministre a prévenu que son pays ne participerait pas aux programmes en partenariat avec la France sous l’égide de l’Union européenne. C’est donc bien le torchon qui brûle, et plus que jamais, entre Ankara et Paris, au moins jusqu’à ce que cette cette loi passe devant les sénateurs.

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