Ils étaient encore une fois des milliers à manifester à travers toute la Syrie, bravant la peur, comme chaque vendredi depuis le début de la révolte en mars 2011. Cette fois, le slogan des militants anti-régime était « Révolutionnaires et commerçants, main dans la main jusqu'à la victoire ». Une apparente tentative de convaincre les hommes d'affaires et la bourgeoisie, notamment celle d'Alep, encore peu mobilisés, de se joindre à la contestation. Mais les manifestants ont surtout laissé éclater leur colère à l'égard de la communauté internationale. Certaines pancartes dénonçaient : « réunions, décisions, initiatives... et le peuple syrien est encore massacré ».
Malgré les condamnations unanimes et les appels de la communauté internationale à cesser les hostilités, les opérations de répression et les combats entre soldats et rebelles se poursuivent sur le terrain. Les troupes régulières ont ouvert le feu pour disperser les milliers de manifestants qui ont défilé à travers le pays, faisant plusieurs blessés et morts. Plusieurs quartiers de Homs, au centre de la Syrie, ont subi des bombardements les plus violents depuis le début de la révolte, avec une moyenne de 5 à 10 obus par minute.
A Damas, strictement contrôlée par le régime dans les premiers temps, les violences se multiplient désormais. Des fusillades nourries ont éclaté ce vendredi entre les forces du régime de Bachar el-Assad et des rebelles, ont rapporté des témoins et des opposants. Une vidéo censée avoir été tournée à Mezze montre des colonnes de fumée noire s'élever au-dessus de bâtiments.