Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Si Kofi Annan veut une discussion « sérieuse et franche » avec Bachar el-Assad, c’est qu’il sait que cette rencontre est peut-être la dernière. Au mois de mars à Damas, il avait tenté d’arracher au président syrien une promesse de cessez-le-feu, qui n’avait finalement été obtenue que sous la pression russe.
Deux mois plus tard, son plan de paix semble voué à l’échec. Le massacre de Houla marque une escalade sans précédent. Le cessez-le-feu n’a jamais été respecté, ni par le gouvernement syrien, ni par l’opposition et l’ONU est désormais convaincue que des groupes liés à Al-Qaïda sont à l’œuvre en Syrie.
La marge de manœuvre de Kofi Annan est extrêmement mince. Il ne peut compter sur la bonne volonté de Bachar el-Assad et le convaincre que sans transition politique son régime est voué à l’échec. Au Conseil de sécurité, Etats-Unis, Royaume-Uni, France pensent que Bachar el-Assad n’a jamais eu l’intention d’appliquer le cessez-le-feu mais seulement de gagner du temps.
Kofi Annan lui-même a confié aux diplomates qu’il n’avait pas l’intention d’éterniser sa mission et qu’en l’absence de résultats, il s’en ira.