« Tout peut encore changer ». C’est ce qu’espèrent beaucoup de révolutionnaires, de « gauchistes », de libéraux, de chrétiens et de laïcs égyptiens. La Haute cour constitutionnelle doit, avant le second tour prévu le 16 juin, examiner la constitutionnalité d’une loi privant de leurs droits politiques tous les hauts responsables du régime déchu de Hosni Moubarak. Une loi qui a été votée par le Parlement pour exclure le général Chafiq de la course à la présidence, mais qui n’a pas été retenue par la commission électorale.
Si la loi est validée, le dernier Premier ministre de l'ère Moubarak devrait être exclu du deuxième tour et remplacé par le candidat arrivé troisième, à savoir le nassérien socialiste Hamdeen Sabbahi.
Reste que la Haute cour pourrait ne pas se prononcer dès la première séance. C’est la raison pour laquelle l’ex-candidat Abdel Moneim Aboul Foutouh réclame la suspension de l'élection présidentielle jusqu’au verdict de la Haute cour. Un appel que le général Chafiq rejette, naturellement. Mais il n’est pas seul : les Frères musulmans, qui estiment que leur candidat part favori, font cause avec lui. Seule une éventuelle pression de la rue pourrait changer la donne.