Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Même si leur candidat arrive en tête, les Frères musulmans sortent affaiblis de ce premier tour des présidentielles. Mohamed Morsi a obtenu 5,7 millions de voix alors que lors des législatives du début de l’année, les Frères musulmans avaient obtenu le double.
Une usure préoccupante pour les Frères alors qu’ils ne sont pas encore arrivés au pouvoir. Leur tentative d’ouverture vers les autres forces politiques a, pour l’instant échoué. Le « Front National » convoqué samedi par la Confrérie pour soutenir Morsi n’a rassemblé que des partis mineurs. Le parti libéral Wafd et l’islamisant Wassat se sont retirés au bout d’un quart d’heure.
Mineurs aussi, les candidats à la présidentielle présents à la réunion du « Front National ». L’islamisant Aboul Foutouh fort de 4 millions de voix s’est désisté. Le nassérien socialiste Hamdeen Sabbahi arrivé troisième avec 5 millions de voix a déclaré dans une conférence de presse : « je n’ai pas acheté mes voix pour les vendre ». Mais rappelons qu’il reste encore vingt jours pour marchander.
Le candidat de gauche Hamdeen Sabahi a annoncé son intention de porter plainte auprès de la commission électorale. Il dénonce des irrégularités qui, dit-il, « pourraient affecter le résultat ». La Fondation américaine de Jimmy Carter qui a observé ces élections juge pour sa part le scrutin plutôt encourageant, disant ne pas avoir relevé de signe qu'un candidat en particulier ait été favorisé.