Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Même si le candidat de la Confrérie est arrivé en tête du premier tour, son avance n’est que de deux cent mille voix sur le général Ahmed Chafiq. Pour être sûr de battre le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, les Frères musulmans doivent s’assurer du soutien des forces politiques proches de la révolution.
Selon les observateurs, la Confrérie qui a fait le plein de voix au premier tour pourrait se voir dépassée si le général Chafiq réussissait à attirer les voix qui sont allées à Amr Moussa, l’ex-ministre des Affaires étrangères de Moubarak. Mais il ne suffira pas aux Frères musulmans d’invoquer « l’union sacrée pour faire face à la contre-révolution ».
Le comportement de la confrérie après sa victoire aux élections législatives a provoqué le mécontentement des forces révolutionnaires, qu’elles soient libérales ou de gauche. Certains ont même comparé le parti des Frères à celui de Moubarak dans son appétit de monopoliser le pouvoir. Il faudra donc plus que de beaux discours pour convaincre les non islamistes d’accorder un pouvoir de plus aux Frères musulmans : la présidence.