Election présidentielle en Egypte: la traque aux irrégularités

Les bureaux de vote ont fermé leurs portes jeudi 24 mai à 21h pour la première élection présidentielle libre de l’ère post-Moubarak. Cinquante millions d’électeurs étaient appelés à choisir entre douze candidats pour ce premier tour. Le scrutin s’est déroulé sans incident majeur; une coalition de 128 ONG avait déployé des observateurs dans tout le pays.

Avec notre envoyée spéciale au Caire

Au dixième étage d’un immeuble, les membres des associations s’activent. Ils reçoivent des messages téléphoniques ou des mails leur signalant les problèmes rencontrés aux quatre coins du pays. C’est ici que sont centralisées toutes les déclarations d’irrégularités lors du scrutin présidentiel qui s’est déroulé sur deux jours.

Ashraf pianote sur son ordinateur. Sur l’écran, un graphique montre déjà les premières tendances. Les irrégularités, comme l’explique Ashraf, ce sont des militants de certains partis qui payent des électeurs, qui leur facilitent le transport pour aller voter ou encore qui induisent des illettrés en erreur.

Le graphique en forme de camembert est découpé en quartiers de différentes couleurs, une pour chaque courant politique. Le bleu est le plus gros quartier, c’est celui des Frères musulmans de Mohamed Morsi. « On voit ici que 43% des irrégularités ont été enregistrées pour le camp du candidat Mohamed Morsi, 1% pour Selim el-Awa. 37%, c’est le total des irrégularités qu’on a pu enregistrer sur l’ensemble des bureaux de vote. Ensuite, on a 3% d’irrégularités pour Hamdeen Sabahi, 10% pour Ahmed Chafiq, 6% pour Amr Moussa et 10% pour Aboul Foutouh », énumère Ashraf.

A l’instar du travail que réalisent aussi d’autres observateurs, y compris internationaux, de la Ligue arabe ou encore de l’Union européenne, la coalition d’ONG publiera son rapport après l’annonce officielle des résultats.

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