Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Beyrouth a mobilisé sa diplomatie après les appels du Qatar, des Emirats arabes unis et de Bahreïn à leurs ressortissants, sommés d'éviter de se rendre au Liban. Le ministre des Affaires étrangères Atlam Mansour a été dépêché d’urgence à Manama pour convaincre l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa al-Thani de revenir sur sa décision.
Dans le même temps, le Liban a libéré, samedi 19 mai, un ressortissant qatari, arrêté dans le cadre d’une enquête sur des liens présumés avec une organisation terroriste.
C’est sans doute l’arrestation de cet homme, présenté comme le financier d’un groupe extrémiste, qui a poussé les trois pays du Golfe à imposer des restrictions à leurs ressortissants.
Le Premier ministre libanais a qualifié d’« injustifiée » sa décision, soulignant que la situation sécuritaire au Liban est stable, et que les problèmes ont été résolus. Nagib Mikati fait allusion aux combats qui ont secoué pendant quatre jours sa ville natale de Tripoli dans le nord du Liban.
C’est justement l’arrestation d’un militant islamiste, qui aurait comme complice le ressortissant qatari, qui a déclenché ces combats. Des affrontements qui ont fait une dizaine de morts et plus de 130 blessés.
La décision des trois pays risque d‘affecter la saison touristique, qui représente près de 15 % du PIB libanais. Plus de la moitié des touristes viennent des pays du Golfe.