Avec notre correspondant au Liban, Paul Khalifeh
Ce sont de vraies scènes de guerre civile qui se sont déroulées à Tripoli, la deuxième ville du Liban, où des affrontement opposent pour la deuxième journée consécutive des groupuscules islamiques sunnites à des miliciens alaouites.
L’armée libanaise est prise entre deux feux. Des dizaines d’hommes armés, portant parfois des cagoules, ont envahi les rues. Les occupants des voitures sillonnent la ville en tirant en l’air. Des routes sont bloquées à l’aide de pneus brûlés.
Tout a commencé après l’arrestation par les services de sécurité d’un militant salafiste accusé de contacts avec des organisations terroristes. Les islamistes ont bloqué les principales artères pour réclamer sa libération. Des hommses armés ont fait leur apparition et les incidents se sont enchaînés.
Des tirs ont été entendus lorsque des islamistes ont tenté de s’approcher du siège d’un parti laïc pro-syrien. Une patrouille de l’armée a ensuite été attaquée et un soldat a été tué par un franc-tireur. Puis la situation a dégénéré en combats de rue entre les quartiers sunnite de Kobbé, et alaouite de Jabal Mohsen.
L’armée libanaise ne dispose pas des pleins pouvoirs pour rétablir l’ordre et la sécurité. Certains groupes islamistes ont en effet une couverture politique : plusieurs députés de la région appuient ouvertement les rebelles syriens ce qui introduit une dimension régionale aux fortes tensions à Tripoli et dans toute la région du nord du Liban.