Avec notre envoyée spéciale à Tripoli, Perrine Mouterde
Des cadavres de voitures, des façades d’immeuble criblées d’impacts de balles, des vitres qui ont volé en éclat, des bâches tendues entre les immeubles pour se protéger des tirs de snipers, des magasins et des écoles restées fermées. Les traces des violents combats qui ont opposé des alaouites, partisans du président Bachar el-Assad, et des sunnites, soutiens de l’opposition syrienne, étaient encore bien visibles dans les quartiers de Jabal Mohsen et de Bab el-Tebbaneh.
Ces deux quartiers sont pauvres et négligés par les autorités. L’armée s’est finalement déployée dans la nuit le long de la route qui les sépare, ramenant un calme précaire. Des familles en ont profité pour commencer à rentrer chez elles. Au cours des derniers jours, elles ont été se réfugier dans d’autres quartiers de Tripoli ou dans des villes avoisinantes.
Des dizaines d’islamistes continuent de leur côté à occuper l’une des places principales de Tripoli. Ils réclament la libération de l’un des leurs, arrêtés samedi pour contact avec une organisation terroriste. Les manifestants assurent que son seul crime est d’être venu en aide aux réfugiés syriens, très nombreux dans la région.