Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh
Selon des sources concordantes, le convoi du Cheikh Ahmad Abdel Wahib a refusé de s’arrêter à un check-point de l’armée libanaise et ses occupants auraient ouvert le feu la riposte des soldats. Le dignitaire sunnite et l’un de ses compagnons ont été tués.
Pour tenter de contenir la colère des habitants, l’armée a annoncé l’ouverture d’une enquête. Mais déjà, des appels au retrait des troupes du Akkar sont lancés, et des groupes de jeunes parfois armés s’emploient à bloquer les routes de la région.
Cet incident illustre la forte tension qui règne dans les régions à majorité sunnite proches de la Syrie et qui sympathisent avec les insurgés syriens. Il intervient alors que le calme vient tout juste de revenir dans la capitale du Nord Liban, Tripoli, après cinq jours de violents combats entre miliciens islamistes et alaouites.
Les forces sunnites modérées semblent débordées par les mouvements radicaux qui gagnent du terrain à la faveur de la révolte syrienne. Des députés sunnites n’hésitent plus à accuser l’armée libanaise de recevoir ses ordres de Damas et d’être noyautée par le Hezbollah. Discours sectaire, appel à la sédition, apparition de plus en plus fréquente d’armes entre les mains des jeunes, tous les ingrédients d’une guerre civile communautaire semblent être réunis.