Des centaines de prisonniers palestiniens grévistes de la faim dénoncent la «détention administrative»

Ils sont 1 500 à 2 000 détenus palestiniens à avoir cessé de s’alimenter. L’état de santé de deux d’entre eux, qui ont dépassé, ce jeudi 3 mai, le seuil des 65 jours sans nourriture, est désormais très préoccupant. Les grévistes de la faim protestent contre la détention de Palestiniens par Israël sans inculpation ni jugement, c'est-à-dire la « détention administrative ». Chaque jour des manifestations de soutien ont lieu dans les villes palestiniennes.  Ce jeudi à Naplouse, le rassemblement avait lieu autour de Khader Adnan, libéré le mois dernier après 66 jours de grève de la faim.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez

L’homme à la longue barbe et aux petites lunettes s’adresse par téléphone à des manifestants palestiniens rassemblés au même moment à l’autre bout de la Cisjordanie. Khader Adnan est accueilli ce jeudi en héros à Naplouse.

Devant la tente dressée au centre-ville en soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim, Khader Adnan pose aux côtés des familles de détenus. Militant du Jihad islamique, le jeune homme est devenu un symbole en décembre dernier en cessant de s’alimenter au lendemain de son arrestation par l’armée israélienne.

« Chaque nuit, quand je m’endormais, je me disais que je n’allais peut-être pas me réveiller, raconte Khader Adnan, qui a tenu 66 jours sans s’alimenter. Grâce à Dieu, je vais bien, dit-il, même si je suis encore fatigué. Mais je l’ai fait pour mon peuple. Continuez ! Dieu est avec vous ! » lance Khader Adnan lorsqu’on lui demande quel message il adresse aux prisonniers palestiniens.

Le militant a recommencé à s’alimenter en prison lorsque les autorités israéliennes se sont engagées à ne pas renouveler sa période de détention administrative. Aujourd’hui, 1 500 à 2 000 détenus palestiniens espèrent eux aussi faire plier l’Etat hébreu.

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