Avec notre correspondant à Ramallah, Mouhssine Ennaimi
L'accord conclu stipule que Khader Adnane cesse la grève de la faim entamée il y a soixante six jours, en échange de sa libération en avril prochain. Le ministère de la Justice israélien s'est aussi engagé à ne pas prolonger la détention du prisonnier palestinien qui a perdu près de la moitié de son poids depuis son arrestation.
C'est une victoire pour les avocats du porte-parole du jihad islamique de trente trois ans, originaire de Jénine, en Cisjordanie. Son épouse, s'est dite soulagée. Il est vrai que la santé du père de ses deux enfants s'est très fortement dégradée au cours de ces deux derniers mois. Les médecins indépendants qui ont pu le rencontrer l'ont d'ailleurs jugé « en danger de mort imminente ».
L'arrestation et la détention de Khader Adnane ont suscité beaucoup d'émotion et beaucoup de soutien de la part de la population palestinienne, que ce soit à Ramallah ou à Gaza. Plusieurs marches et manifestations ont eu lieu ces derniers jours. Principalement pour protester contre la procédure de détention administrative des prisonniers palestiniens retenus pour une durée illimitée sans qu'aucune charge contre eux ne leur soit révélée.
Cette grève de la faim -la plus longue observée par un prisonnier palestinien depuis le début du conflit- a jeté la lumière sur ces conditions iniques et inhumaines pratiquées par les tribunaux militaires israéliens et uniquement contre les Palestiniens.