Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le vrai événement de cette campagne électorale réside dans les alliances qui se nouent car la campagne avait en fait commencé depuis des semaines, des mois et parfois même une bonne année pour certains candidats.
Pour l’instant, le gagnant de ce jeu d’alliances est Abdel Moneim Aboul Foutouh qui n’a jamais renié les Frères musulmans, même si ceux-ci l’ont exclu de la confrérie. Il vient de recevoir le soutien de la Jamaa Islamiya, une formation ex-djihadiste bien implantée en Haute-Egypte.
La veille, Aboul Foutouh avait engrangé le soutien précieux du principal courant salafiste. Les salafistes constituent la seconde force politique du pays. Deux coups portés à Mohamed Morsi, le candidat officiel des Frères musulmans qui n’a obtenu que le soutien de la branche mineure des salafistes ainsi que celle de certains ulémas de l’islam.
Le seul qui pourrait empêcher ce duel Frère musulman et Frère musulman-bis au second tour est Amr Moussa, l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe. Personnalité charismatique, il est le plus connu de tous les candidats. Son talon d’Achille : il a longtemps été ministre des Affaires étrangères d’Hosni Moubarak.