Accrochages entre salafistes et habitants du quartier d'Abbassiyah

Des militants salafistes qui réclamaient l'annulation de l'exclusion de leur candidat à la présidentielle ont fini par provoquer l'ire des habitants du quartier d'Abbassiyah. Des heurts ont éclaté et ont duré toute la nuit, faisant plus de 90 blessés, la plupart sans gravité.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Selon la version des médias officiels les accrochages ont eu lieu quand les habitants du quartier de Abbassiyah ont demandé aux manifestants salafistes de partir.

Depuis samedi à l’aube, près de 2000 salafistes occupent la place située à quelques centaines de mètres du ministère de la défense. Leur revendication : obliger le Conseil suprême des forces armées à restaurer leur champion, le cheikh Hazem Abou Ismaïl dans la course à la présidence, et demander le départ des militaires. Le salafiste a notamment été exclu parce que sa mère aurait un passeport américain, alors que la loi électorale stipule que les candidats, leurs parents et leur épouse doivent être égyptiens. Pour ses partisans, c'est là un complot pour l'empêcher de concourir à l'élection présidentielle.

Devant le refus des salafistes de se retirer, les habitants du quartier « excédés par les pertes économiques occasionnées par la manifestation » ont décidé d’agir, toujours selon la version officielle. La nuit a donc été ponctuée d’accrochages avec jets de pierres coups de gourdins et même quelques coups de feu.

Le calme est revenu depuis l’aube et les manifestants sont toujours sur la place Abbassiya, connue pour avoir abrité de nombreuses manifestations favorables aux militaires célébrés comme le « dernier rempart de la nation »

 

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