En arrivant à Damas ce dimanche 29 avril, le général Robert Mood a pour mission de donner un coup de fouet au déploiement des observateurs de l’ONU. Ces bérets bleus dont on parle tant ne sont pour l’instant qu’une quinzaine dans toute la Syrie. Une lenteur qui exaspère les membres du Conseil de sécurité. Le général Mood devra donc accélérer la cadence : D’ici un mois, 100 militaires – non armés – sont attendus. En tout, 300 devraient être déployés.
Il devra aussi s’assurer la coopération des autorités syriennes. Là encore, les choses ne sont pas simples. Des observateurs ont déjà été pris à partie la semaine dernière par des militants pro-Assad. Le climat promet de se tendre encore un peu plus, alors que Damas s’est est pris ouvertement au chef de l’ONU ce samedi dans la presse d’Etat, accusant Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies d’ignorer les violences commises par les insurgés et de concentrer ses critiques uniquement contre le gouvernement syrien.
De son côté, le Conseil national syrien, principale force d’opposition, qui regroupe plusieurs courants opposés au pouvoir du parti Baas de Bachar el-Assad, a déclaré qu’ « aucun des points du plan de Koffi Annan n’a été appliqué pour le moment ».
Cessez-le-feu factice
C’est un pays en proie à une escalade de violence que va trouver Robert Mood. Dans la journée de samedi, 32 personnes ont été tuées. Dont une majorité de civils. Des habitants de Homs et de Hama, des villes bastions de l’insurrection. Mais aussi d’Idleb, à la frontière turque. Ou encore de Raqa, au nord-est.
Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 12 avril. Bachar al-Assad l’avait accepté, mais depuis des combats éclatent tous les jours entre les rebelles et les forces gouvernementales. Et c’est tout le pays qui est touché, alors que deux explosions se sont produites à Damas cette semaine.
D’après Amnesty International, les violences ont fait plus de 360 morts, depuis le 16 avril., le jour où les premiers observateurs ont commencé leur mission.