Syrie : les difficultés de l'ONU pour accélérer le déploiement des observateurs

Alors que les violences redoublent en Syrie, malgré la présence des premiers observateurs onusiens sur le terrain, Kofi Annan, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe plaide pour un déploiement rapide des 300 observateurs internationaux chargés de surveiller un cessez-le-feu qui n'existe déjà plus. Mais la tâche s'annonce difficile.

Cela fait neuf jours qu'une équipe avancée d'observateurs circule dans les villes touchées par la répression.  

Pour l'instant, ils ne sont qu'une poignée, onze exactement, à être déployés en Syrie. Ils doivent surveiller un cessez-le-feu -qui n'a plus l'air de tenir nulle part- et en même temps préparer le terrain aux 300 autres observateurs internationaux censés arriver, à partir de la semaine prochaine.  

Leur présence semble pour l'instant poser plus de problèmes qu'elle n'en résout. Les combats redoublent après leur passage. L'opposition accuse les autorités « de se venger de la population en la massacrant après le départ des observateurs », comme cela s'est passé mardi 24 avril à Hama. Pour compliquer un peu plus la situation, Le régime syrien a fait savoir qu'il n'accepterait pas de « béret bleu » originaire d'un pays membre du groupe des « Amis de la Syrie », qui rassemble notamment la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, le Qatar, ou la Turquie, tous ces pays ayant déjà appelé au départ de Bachar el-Assad. Damas a ainsi déjà refusé l'accès à au moins un observateur en raison de sa nationalité.

Mardi, Kofi Annan a reconnu devant le Conseil de sécurité que la mission des observateurs se compliquait déjà sur le terrain, estimant que le gouvernement syrien n’a pas tenu ses promesses. Il a jugé cette situation « inacceptable », confirmant que les violences diminuent pendant le passage des observateurs, mais dès qu’ils partent les tirs reprennent.

L'émissaire des Nations unies en Syrie plaide donc pour une présence beaucoup plus massive des « bérets bleus » en Syrie, mais l’intendance a du mal à suivre. Le département des casques bleus dit pouvoir déployer 30 hommes d’ici la fin de la semaine et une centaine dans un mois. Un délai beaucoup trop long ont jugé les membres du Conseil de sécurité qui demandent à l’administration onusienne de faire preuve d’imagination.

Par ailleurs, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a lancé un cri d'alarme sur la sécurité  alimentaire des populations syriennes.  

  

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