Cessez-le-feu en Syrie : premières heures d'un calme très précaire

Quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, conformément à l'ultimatum fixé par le plan Annan, la situation était généralement calme en Syrie. Cet arrêt des combats devrait mettre fin à plus d'un an de violences meurtrières. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme elles auraient fait plus de 10 000 morts.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Deux heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu (03h00 TU), le calme règne sur tous les fronts en Syrie. C’est sans doute la première fois depuis très longtemps que les Syriens ne sont pas réveillés par les crépitements des mitrailleuses et les déflagrations des obus. Mais jusqu’à la dernière minute, les combats s’étaient poursuivis par intermittence dans plusieurs régions.

Des accrochages opposaient mercredi 11 avril, en soirée, l’armée régulière aux insurgés armés à Khalidiye, un bastion de l’opposition dans la ville de Homs. Des affrontements ont également été signalés dans la ville de Rastane et certaines localités de la province d'Idleb, au centre.

Mais avec l’approche de l’heure H pour l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’intensité des combats a baissé progressivement et seuls des coups de feu sporadiques étaient entendus aux premières lueurs de l’aube. Des habitants des régions chaudes, cités par des médias libanais arabes, ont annoncé avoir vu des colonnes de blindés de l’armée quitter les zones résidentielles.

Mais il faudra du temps pour vérifier s’il s’agit réellement d’un retrait ou d’un simple redéploiement. Quelques heures avant l’arrêt des hostilités, l’opposition doutait encore des intentions du régime. Le chef de l’Armée syrienne libre (ASL) a accusé les autorités de mentir.

Dans une interview accordée à une chaîne de télévision libanaise, le colonel Riyad el-Asaad accusait le régime d’avoir transformé l’armée en police en fournissant à tous les soldats des cartes de membres des forces de l’ordre.

Le régime, aussi, doute des intentions des insurgés. Il s’est d’ailleurs réservé le droit de riposter d’une manière proportionnée à toute attaque visant les militaires, les civils ou les biens publics.

On le voit bien, ce n’est pas la confiance qui règne et une tâche colossale attend l'émissaire spécial de l'ONU et la Ligue arabe, Kofi Annan, pour consolider le cessez-le-feu et mettre sur les rails le processus de règlement politique.

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