En Egypte, la justice suspend la commission chargée de rédiger la Constitution

La justice administrative égyptienne a décidé de suspendre mardi 10 avril la commission chargée de rédiger la future Constitution. Cette décision constitue un revers pour les islamistes qui dominent cette instance boycottée par les libéraux. 

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’arrêté de la cour administrative pris ce mardi 10 avril est exécutoire immédiatement. Pour la cour, les députés et sénateurs qui ont procédé à la formation de l’Assemblée constituante n’ont pas accompli un acte législatif mais un acte administratif relevant de sa compétence. Un appel peut être déposé devant la Haute cour administrative pour suspendre la décision. En attendant, l’Assemblée constituante est suspendue.

La formation de cette assemblée avait été contestée par les laïcs, la grande mosquée d’Al-Azhar, l’Eglise, les syndicats de journalistes et d’avocats ainsi que de nombreuses associations et organisations de la société civile. Ils estimaient, en effet, que la constituante était déséquilibrée du fait de sa formation des deux Chambres du Parlement dominées par les islamistes et que des composantes essentielles de la société étaient mal ou pas représentées.

Cet arrêté constitue un coup très dur pour les islamistes puisqu’il les prive, pour le moment, de la rédaction d’une Constitution où ils voulaient donner un rôle prépondérant sinon suprême à la charia islamique.

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