Egypte: les Frères musulmans ont un candidat «alternatif»

Les candidats à l'élection présidentielle ont jusqu'à ce dimanche 8 avril pour se faire connaître. Plusieurs dossiers déjà déposés pourraient être invalidés. Dans le collimateur notamment, le candidat des Frères musulmans, Khayrat el-Shater, pourrait devoir renoncer. Il y a quelques années, il avait été condamné à de la prison pour des accusations de blanchiment d'argent. Les Frères musulmans ont toutefois prévu un « plan B ». «Nous avons décidé, confrérie et parti ensemble, de présenter Mohammed Morsi, le président du Parti de la liberté et de la justice, en tant que candidat alternatif», a indiqué la confrérie sur son site internet.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La candidature de Khayrat el-Shater risque d’être invalidée par la Haute commission électorale. Sous Moubarak, Shater avait, en effet, été condamné à une peine de prison qui le privait de ses droits civiques et politiques.

Après la révolution, il a été libéré pour raisons de santé. Le groupe qui avait fait le forcing au sein de la direction des Frères musulmans pour nommer le financier de la Confrérie comme candidat à la présidence, avait affirmé que Shater avait bénéficié, il y a un mois, d’une grâce du Conseil suprême des forces armées en sa qualité de président par intérim.

Certains avaient même précisé qu’il s’agissait d’un décret-loi. Le problème est que cette grâce n’a pas été publiée dans le Journal officiel et que l’armée n’était plus habilitée à édicter des décrets-loi en présence d’un Parlement élu depuis plus de deux mois.

C’est la décision samedi de la cour administrative du Caire d’invalider la candidature d’Ayman Nour qui a poussé les Frères musulmans à choisir un candidat de réserve. Nour avait été lui aussi été libéré pour raisons de santé et gracié par les militaires.

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