Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le gouvernement égyptien est complètement dépassé par l’épidémie. Les autorités ont commencé par qualifier les premiers cas de mort d’animaux de la fièvre aphteuse de « phénomène isolé ». Ce n’est que quand les paysans en colère ont commencé à jeter les carcasses de bêtes mortes devant des bâtiments officiels que le ministère de l’Agriculture a réagi.
Selon le ministre, ce sont les veaux venus en contrebande d’Israël à travers les tunnels de Gaza qui sont à l’origine du mal. Une explication récusée par les experts qui ont rappelé que la fièvre aphteuse est une maladie endémique en Egypte depuis plus d’un siècle. D'après eux, l’épidémie est due à l’apparition d’un virus mutant, le SAT2 et à la négligence des services vétérinaires de l’Etat.
Après avoir conseillé aux paysans de soigner leurs animaux à l’huile de sésame, le ministre de l’Agriculture a annoncé la commande de vaccins et de médicaments. En attendant l’arrivée en quantité suffisante du traitement, les paysans, pauvres pour la plupart, traitent leurs vaches, bufflesses, moutons et chèvres avec des expédients.