La justice égyptienne accuse des ONG d'activités «politiques» illégales

En Egypte, des magistrats accusent des organisations non gouvernementales égyptiennes et étrangères, notamment américaines, de mener illégalement des activités « politiques ». Ils ont tenu une conférence de presse ce mercredi 8 février pour justifier leur décision. Quarante-quatre travailleurs associatifs, dont des Egyptiens, 19 Américains, des Allemands, des Norvégiens, des Serbes, des Jordaniens et des Palestiniens ont été déférés le 5 février devant la cour criminelle du Caire en vue d'un procès à une date indéterminée.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les juges ont d’abord soutenu qu’il ne s’agissait pas d’ONG de défense des droits de l’homme mais d’organisations internationales à but politique. Ils en veulent pour preuve des sondages effectués par ces organisations et qui précisaient la religion des personnes interrogées. Rappelons que la carte d’identité égyptienne comprend obligatoirement la mention de la religion.

Les quatre organisations américaines et l’organisation allemande sont aussi accusées d’avoir violé les lois concernant le financement étranger, le permis de travail et les impôts. Les 43 membres de ces ONG, dont 19 américains et 2 Allemands, risquent des peines allant jusqu’à cinq années de prison. Plusieurs des Américains poursuivis, dont Sam LaHood, fils du secrétaire américain au Transport, se sont réfugiés au sein de l’ambassade des Etats-Unis. Ils ne peuvent toutefois pas quitter le territoire égyptien.

Par ailleurs, une délégation militaire égyptienne qui se trouvait aux Etats-Unis a interrompu inopinément sa visite « en signe de protestation contre les pressions américaines exercées dans l’affaire des ONG », ont indiqué les médias gouvernementaux du Caire.

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