Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La décision a frappé de plein fouet une économie égyptienne déjà chancelante. En 2010 l’Egypte a exporté pour plus de six cents millions d’euros de produits agricoles vers l’Europe. La mesure est d’autant plus mal vécue que la directive européenne a été étendue à des produits comme les haricots et les petits pois considérés comme des « graines légumineuses ».
« Déjà, la situation est terrible en Egypte, regardez le tourisme, par exemple, et maintenant les exportations agricoles...», se lamente Hani Abdel Nour un des producteurs.
Mais la catastrophe n’est pas seulement économique. Elle concerne un secteur qui occupe directement ou indirectement un million de personnes. « Dans mon exploitation agricole, j’ai actuellement 550 employés mais nous ne pourrons continuer à travailler dans ces circonstances, poursuit le producteur. Je vais être obligé de réduire mon personnel à peut-être 200 personnes. »
Certains des producteurs sont tellement excédés qu’ils demandent au gouvernement égyptien d’adopter des mesures de rétorsion contre l’Europe.