Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après l’assaut contre le quartier de Baba Amr, véritable quartier général de la rébellion, on aurait pu croire que le calme était revenu dans la ville de Homs. La ville est coupée du reste du monde depuis début février, privée de communication avec l’extérieur.
Mais ce vendredi matin, un habitant joint grâce à une communication satellite, raconte que l’armée du régime continue de pilonner la ville. Il habite aux abords du quartier de Khalidiye, sur lequel l’armée concentre ses attaques. « La situation est bien pire qu’auparavant. Les bombardements aujourd’hui sont d’une intensité incroyable, cela tombe partout. Ils utilisent toute sorte d’artillerie, la plupart du temps des chars modèle T72, mais aussi souvent des roquettes », rapporte-t-il.
En tout cas, dans le centre de Homs, les quartiers connus pour leur adversité au régime de Bachar el-Assad sont de plus en plus isolés, avec de moins en moins de soldats rebelles pour les protéger. « Il y a beaucoup de victimes, beaucoup de blessés, mais nous n’avons pas le temps, pas de moyens, pas d’endroit où soigner ces blessés, déplore encore ce témoin joint par téléphone. Aussi, la principale préoccupation des soldats de l’Armée syrienne libre est de faire diversion, d’essayer d’éloigner le feu des soldats du régime pour évacuer les blessés des rues, des zones bombardées et détruites pour les soigner, ou au moins enterrer ceux qui sont morts ».
Selon Lama Atassi, porte-parole de l’Armée syrienne libre, le village d’Al Exer au nord de Homs est désormais la nouvelle cible des forces gouvernementales. Ce n’est pas un hasard. « Le bataillon al-Farouk, qui avait résisté longtemps à Baba Amr, est originaire d’Al Exer. On liquide », explique Lama Atassi. Aucun bilan n’est encore connu à Al Exer, mais la porte-parole de l’ASL craint un massacre comparable à la bataille de Baba Amr.