Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Tout pousse les autorités turques à croire que l’afflux de réfugiés syriens va se poursuivre, et même sans doute s’accélérer encore. Les signes en sont les actes de guerre au cœur même de Damas qui ont incité Ankara à fermer sa section consulaire dans la capitale syrienne, mais aussi la mort de deux automobilistes et la disparition de deux journalistes turcs dans ce pays ces derniers jours.
Priorité à la diplomatie toujours
Aussi le ministère des Affaires étrangères appelle-t-il désormais ses ressortissants en Syrie à quitter le pays séance tenante. A Ankara, même si on en parle de plus en plus, la question d’une zone humanitaire tampon n’est pas actée «pour l’instant», disait dans la soirée du lundi 19 mars le vice-président du parti de gouvernement ; preuve que l’idée fait malgré tout son chemin. Mais si ce n’est pas tout-à-fait pour tout de suite, c’est que le ministre Ahmet Davutoglu veut encore donner la priorité à la diplomatie tous azimuts d’ici à la réunion des pays amis de la Syrie qui se tiendra à Istanbul dans deux semaines. Un forum important pour la Turquie, qui espère fédérer les efforts «régionaux» pour une solution en Syrie. Faute de quoi, dit le même Davutoglu, tous les scénarios sont sur la table.
Et avec toujours plus de déserteurs hauts gradés qui rejoignent les rangs de l’Armée syrienne libre basée en Turquie, c’est une pression supplémentaire pour Ankara car ils réclament qu’on les arme, au plus vite.