La Turquie organise l’accueil des réfugiés syriens à la frontière

A la frontière turco-syrienne, de nombreux réfugiés fuyant les combats entre les forces loyalistes de Damas et celles de l’Armée syrienne libre, demandent toujours assistance. Une demande que tentent de satisfaire les autorités turques, par la mise en place de camps de tentes ou de logements préfabriqués. D’autant que l’exode n’est pas prêt de s’arrêter.

Avec notre envoyé spécial à la frontière turco-syrienne, Jérôme Bastion

Tout contre le poste-frontière de Kilis, le préfet Yusuf Odabas inspecte la construction d’un village de logements préfabriqués ultramoderne qui touche à sa fin. « La capacité de ce camp de préfabriqués est de 10 000 personnes, explique-t-il. Si plus de réfugiés affluent et si leur nombre excède 10 000, alors des villages de tentes seront créés à Mardin, Urfa et en d’autres endroits ».

Le ministre de l’Intérieur a beau ressortir l’idée d’une zone humanitaire tampon pour freiner l’exode des Syriens, pas question pour le préfet Odabas de fermer la porte aux réfugiés : « Nous espérons que les citoyens syriens puissent vivre en toute sécurité dans leur pays, mais aussi longtemps qu’ils passeront en Turquie pour se protéger ou se réfugier, nous prendrons les dispositions nécessaires pour leur porter assistance ».

De fait, un rebelle de l’Armée syrienne libre qui a déjà fait passer près de 500 personnes en Turquie confirme que l’afflux de réfugiés est loin de se tarir. « Il reste plus de gens en Syrie qui veulent fuir leur pays que de gens en Turquie qui ont déjà fui, affirme celui-ci ; un million, peut-être ? En tout cas des centaines de milliers ».

En fait, une seule chose pourrait ralentir, voire stopper, cette exode : c’est la déroute de l’Armée syrienne libre, qui, de l’aveu même de ce soldat, perd rapidement du terrain. Une fois la rébellion éliminée ou chassée de son dernier réduit proche de la frontière, celle-ci serait scellée et plus personne ne pourrait sortir de Syrie.

 

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