Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il ne faut pas parler du Conseil national syrien aux réfugiés qui ont fui l’insécurité de leur pays et qui attendent dans les camps la chute du régime de Bachar el-Assad. Ce qu’ils lui reprochent avant tout, c’est ses atermoiements à soutenir l’option militaire, seule capable à leurs yeux, non seulement de mieux protéger les populations, mais aussi de hâter la relève à la tête du pays. C’est ce point qui fait la différence essentielle entre le CNS, miné par les démissions, et cette nouvelle coalition d’opposition qui promet de « libérer la Syrie ».
Cette formation nouvelle affiche une large représentativité des différentes tendances socio-politiques syriennes, des islamistes aux Kurdes en passant par les libéraux et annonce la formation prochaine d’un bureau politique, mais n’a pas fait connaître son programme, hormis bien sûr le renversement du régime de Bachar el-Assad. Un flou qui n’aidera pas le dialogue avec les pays dit « amis de la Syrie » qui souhaitent hâter pacifiquement la fin des massacres et se réuniront à Istanbul le 2 avril 2012.
Car l’éclatement de l’opposition syrienne fait le jeu des militaires, les déserteurs qui se retrouvent chaque jour plus nombreux au sein de l’Armée syrienne libre. Pour l’instant, cette Armée syrienne libre a fait allégeance au Conseil national syrien; la nouvelle coalition de l'opposition n’a pas affiché sa position par rapport à ce pilier incontournable de la contestation au régime en place.