Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce n’est plus de la pédagogie c’est du rabâchage. Zhang Ming est le deuxième émissaire de Pékin envoyé dans la région en moins d’un mois. Signe qu’il y a le feu pour la diplomatie chinoise, la Chine craint de se retrouver isolée sur la scène arabe. Pékin envoie ses pompiers diplomates et multiplient les déclarations apaisantes : « Les dirigeants chinois ont exprimé la position de la Chine à plusieurs reprises sur la question syrienne, répétait mardi le ministre chinois des Affaires étrangères. Nous sommes en contact avec les parties concernées, a poursuivit Yang Jiechi. Cette position chinoise est d’avantage comprise et reçoit un soutien croissant de la communauté internationale ».
Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant. En réalité, le double véto Russe et Chinois au conseil de sécurité a été très critiqué, y compris au sein des pays arabes. Zhang Min devrait répéter les termes du communiqué publié le week-end dernier par la diplomatie chinoise : Pékin met en garde contre l’utilisation de l’aide humanitaire pour « s’ingérer » dans les affaires intérieures syriennes.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Wu Sike, avait déjà effectué une tournée similaire dans les jours qui ont précédé la conférence de Tunis sur la Syrie, avec pour finir une escale à Londres le 25 février dernier. Cette fois, Zhang Ming se rendra à Paris. La France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU où se tiennent en ce moment à huis clos et avec les Chinois, des discussions autour d’une nouvelle résolution destinée à contraindre Damas à accepter la distribution de l’aide internationale aux populations.