Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La campagne de protestation organisée en Corée du Sud n’a pas fait fléchir Pékin : selon plusieurs organisations des droits de l’homme, la police chinoise a fini par renvoyer chez eux les réfugiés nord-coréens détenus depuis deux semaines.
La Chine, désireuse de ménager son allié nord-coréen, refuse aux transfuges le statut de réfugiés politiques, et organise ces rapatriements forcés depuis des années. Or, le régime de Pyongyang se montre de plus en plus impitoyable envers ces fuyards, comme l’explique Ha Kyeong-eun, de l’ONG Citizens Alliance, basée à Séoul.
« S’il est montré que les réfugiés ont essayé de rejoindre la Corée du Sud, les punitions sont plus sévères. Certains risquent d’être exécutés en public : le régime veut faire peur à la population et la dissuader de suivre leur exemple. Dans le cas de ces 31 réfugiés, ce qui est nouveau, c’est que Kim Jong-un, qui vient d’arriver au pouvoir, a déclaré que tous ceux qui cherchaient à s’échapper verraient leur famille au complet être éliminée ».
Une députée sud-coréenne qui a mené en vain une grève de la faim pour demander la libération de ces 31 réfugiés, vient d’annoncer que 50 orphelins auraient à leur tour fui le Nord fin février.
On estime qu’au total 100 000 Nord-Coréens, cherchant à échapper à la misère et la répression, se cacheraient en Chine.