Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Chine craint plus que tout un afflux massif sur son territoire de transfuges nord-coréens. Pékin leur refuse donc le statut de réfugiés politiques et multiplie arrestations et rapatriements forcés. Mi-octobre, une vingtaine de réfugiés ont ainsi été renvoyés au nord, en dépit des vives protestations de Séoul.
Ce rapatriement de trop a provoqué la colère de 120 anciens diplomates sud-coréens. « De nombreux réfugiés nord-coréens ont rapporté les châtiments inhumains dont ils sont victimes [une fois de retour au Nord], raconte Kim Suk-woo, leur porte-parole. Ils sont torturés, emprisonnés, voire exécutés. On estime que 5 000 réfugiés sont rapatriés de force tous les ans. Si Pékin continue d’ignorer les souffrances extrêmes des réfugiés nord-coréens, cela portera gravement atteinte à son statut international. J’appelle donc solennellement la Chine à respecter les conventions internationales qu’elle a signées. »
Pékin est en effet signataire de plusieurs traités qui devraient en théorie protéger les dizaines de milliers de clandestins nord-coréens qui se cachent sur son territoire, et qui sont victimes de nombreux trafics. Plus de 20 000 d’entre eux ont déjà réussi à trouver refuge en Corée du Sud.