Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le bilan de Hyun In-taek n’est pas très glorieux : ses deux années passées au poste très sensible de ministre de la Réunification ont été marquées par la plus grave détérioration des relations Nord-Sud depuis plus d’une décennie. L’année dernière, deux attaques nord-coréennes ont fait 50 morts côté Sud.
Une ligne dure à l'égard du Nord
Hyun In-taek était partisan d’une extrême fermeté vis-à-vis de Pyongyang, et avait conditionné toute aide économique aux progrès sur le dossier nucléaire. Mais cette position a eu pour conséquence la fermeture de nombreux canaux de dialogue entre les deux frères ennemis. Dans son langage fleuri habituel, la Corée du Nord avait même qualifié le ministre de «traître» et de «sordide déchet humain».
Son départ était régulièrement demandé par l’opposition progressiste sud-coréenne. Or, depuis la rencontre en juillet des négociateurs nucléaires des deux Corées, l’heure est à la détente, même si cette dernière reste très timide.
Hyun In-taek devrait être remplacé par Yu Woo-ik. Ce proche du président Lee Myung-bak a été ambassadeur à Pékin. Si ce mercredi matin la presse sud-coréenne reste prudente, certains voient néanmoins dans sa nomination un signe d’espoir pour le réchauffement des relations Nord-Sud.