La Russie opposée au nouveau projet de résolution de l'ONU sur la Syrie

Nouvelle journée sombre en Syrie. Au moins 32 civils ont été tués, ce vendredi 9 mars, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dont 8 dans des bombardements dans la ville de Homs et au moins 13 dans l'assaut d'une localité de la province rebelle d'Idleb. Des violences qui ont lieu alors que des dizaines de milliers de personnes sont rassemblées à travers le pays pour contester le régime comme chaque vendredi. A Alep, une ONG parle de la plus grande mobilisation depuis un an. Des violences qui se poursuivent à la veille de la visite à Damas de Kofi Annan, l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe. Sur le plan diplomatique, la Russie persiste et signe. Elle risque de bloquer une nouvelle fois le projet de résolution en discussions à l'ONU.

Avec notre corrrespondante à Moscou, Anastasia Becchio

Au lendemain de la victoire de Vladimir Poutine à la présidentielle, le vice-ministre des Affaires étrangères avait mis les choses au clair : « Nos partenaires occidentaux ont tort de considérer que la position russe sur la Syrie est liée à l’élection », avait dit Guennadi Gatilov qui affirme aujourd’hui que nouveau le projet de résolution est « déséquilibré ».

La diplomatie russe demande à ce que des corrections soient apportées au texte avant qu’il soit soumis au vote, faute de quoi, elle pourrait y mettre son veto, comme elle l'a déjà fait à deux reprises.

Moscou insiste toujours auprès de la communauté internationale pour que soient mises sur un pied d'égalité les exactions commises par le régime syrien et les attaques des opposants armés. Or, le texte en discussion exige, en premier lieu, des autorités de Damas qu’elles mettent fin à la répression et appelle l'opposition à « s'abstenir de toute violence » dans le cas où le gouvernement syrien se plierait au premier point.

La Russie continuera de s’opposer à toute résolution « contenant un quelconque prétexte à l’utilisation de la force contre la Syrie, écrit le vice-ministre des Affaires étrangères. Les ambigüités sont inacceptables ». Une position que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov va devoir défendre ce samedi, au Caire, devant ses homologues de la Ligue arabe, qui lui réclament plus de fermeté à l’égard de son allié syrien.

La Chine, elle, envoie un émissaire en Arabie Saoudite, en Egypte et en France. Il aura pour objectif d'expliquer la position du pays sur la Syrie. Paris a accueilli fraichement l’annonce jugeant qu'il n'y avait pas besoin d'un nouveau plan pour régler ce dossier. Par ailleurs, la France et le Maroc l'ont de nouveau affirmé : ils s'opposent à toute intervention militaire dans le pays.

Sur le plan humanitaire, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, a annoncé ce vendredi, à Ankara, être parvenue à un accord avec le régime syrien pour une « mission d'évaluation humanitaire préliminaire » dans les zones de conflits en Syrie. 

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