Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Les négociations ont été longues et laborieuses, la Chine et la Russie n’ont cédé sur rien car elles savaient que les Occidentaux voulaient éviter la catastrophe. Et la catastrophe aurait été pour eux d’offrir à l’Iran le spectacle de grandes puissances divisées au sujet de sa course à l’atome.
L’honneur est donc sauf donc pour Washington qui tenait plus que tout à maintenir la cohésion de la communauté internationale face à la République islamique. Ouf de soulagement donc : Moscou et Pékin ont accepté de continuer à condamner sur le papier au moins l’attitude de l’Iran et dans le contexte délétère actuel on fait savoir que c’est déjà pas mal.
Toutefois l’affichage de ce front uni se fait au détriment de tout le reste. On ne demande à peu près rien à l’Iran, sauf de donner des gages de sérieux dans la perspective de la reprise des négociations, ce qui ne veut pas dire grand-chose.
Et si on presse l’Iran quand même d’ouvrir son site militaire de Parchin, on ne donne pas d’ultimatum. Ce qui fait dire à un diplomate, sous le couvert de l’anonymat, que l’Iran a obtenu ce qu’il voulait lors de cette réunion à Vienne : à savoir encore trois mois de plus pour enrichir de l’uranium en toute illégalité sans être inquiété.