Il y a quelques semaines, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a demandé à ses ministres de ne plus commenter les rumeurs sur d’éventuelles frappes contre l’Iran. Au micro de notre correspondant à Jerusalem, Nicolas Falez, Dan Meridor, ministre israélien des Renseignements, le résume ainsi : «Je ne parle pas de guerre, pas du tout, pas un mot !».
Mais le message était déjà passé dans le monde entier : l’Etat hébreu pourrait frapper les installations nucléaires de l’Iran, si Téhéran poursuit ses efforts pouvant lui permettre de se doter de la bombe. L’ONU, les Européens et les Etats-Unis ont pris des sanctions contre la République Islamique mais selon Dan Meridor, « les sanctions sont très importantes mais nous n’avons pas encore le résultat que nous voulons».
Faire pression sur Barack Obama
Alors Israël va demander à Washington ce lundi, d’accroître encore la pression sur Téhéran, comme l’explique Meir Javedanfar, un Israélien né en Iran et spécialiste de ce dossier au micro de Nicolas Falez : « Je crois que le Premier ministre Netanyahu va demander au président Obama de menacer l’Iran plus sérieusement, de définir plus de lignes rouges et de convaincre le régime iranien qu’il existe une réelle menace militaire, si l’Iran ne négocie pas. La seule différence entre Israël et les Etats-Unis c’est le langage. C’est ce qui fait que certains Israéliens s’inquiètent et pensent que l’Amérique ne travaille pas sérieusement à stopper un Iran nucléaire ».
D’un point de vue militaire, rien ne dit que l’Etat hébreu dispose des capacités suffisantes pour stopper le programme iranien. Il est sûr que la République islamique ripostera ; elle pourrait tirer des missiles et faire aussi appel à ses alliés libanais du Hezbollah et palestinien du Hamas. «Nous avons des ennemis, le Hezbollah avec 50 000 roquettes, le Hamas et le jihad islamique avec à peu près 89 000 roquettes de Gaza et c’est clair qu’elles seront lancées contre nos villes et nos villages. C’est pourquoi Israël doit se préparer contre cette possible attaque» ajoute Dan Meridor.
En coulisse, les Etats-Unis eux aussi ont des demandes à formuler auprès des Israéliens : laisser du temps aux sanctions, pour qu’elles produisent leurs effets, et Washington voudrait aussi être prévenu si un jour l’Etat hébreu décide de se lancer dans l’aventure militaire. Pour l’instant, Israël n’a annoncé aucune nouvelle mesure de protection des civils pouvant laisser penser qu’un scénario militaire se prépare.