Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Barack Obama continue de penser qu’il reste par le biais des sanctions une fenêtre d’opportunité pour amener l’Iran à cesser le développement de son programme nucléaire, mais il prévient aussi qu’il n’exclut pas d’autres options si Téhéran ne renonce pas à ses ambitions :
« Tout en poursuivant nos efforts sur le front diplomatique, nous continuerons de resserrer les sanctions. Ma politique ne sera pas de “ contenir ” l’Iran, mais de l’empêcher d’obtenir des armes nucléaires, et quand je dis que toutes les options sont sur la table, je suis sérieux ».
Tout en utilisant un langage ferme pour rassurer Israël que les Etats-Unis se portent garant de sa sécurité, le président américain a essayé de convaincre Benyamin Netanyahu de ne pas lancer une attaque préventive, et de laisser aux sanctions le temps de faire leur effet mais pour le Premier ministre israélien la « ligne rouge » est différente :
« Quand il s’agit de la sécurité d’Israël, Israël a le droit, le droit souverain de prendre ses propres décisions et c’est pourquoi ma responsabilité suprême est qu’Israël reste le maître de son destin ».
Un droit que ne conteste pas Barack Obama, mais qu’il ne souhaite pas voir l’Etat hébreu l'exercer prématurément. Si les Etats-Unis veulent empêcher les Iraniens de fabriquer une bombe, Benjamin Netanyahu veut agir « avant » qu’ils en aient la capacité.
Devant le lobby pro-israélien, Benyamin Netanyahu exprime son impatience
Quelques heures plus tard, devant le Comité américain des affaires publiques d'Israël (AIPAC) (*), qui l'a longuement ovationné, le Premier ministre israélien, dans un réquisitoire mordant contre l’Iran, s’est montré peu disposé à patienter : « On ne doit pas permettre à l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Mes amis, Israël a attendu, patiemment attendu, que la communauté internationale résolve le problème. Nous avons attendu que la diplomatie donne des résultats. Nous avons attendu que les sanctions donnent des résultats. Personne ne peut se permettre d’attendre plus longtemps. En tant que Premier ministre d’Israël, je ne laisserai jamais mon peuple vivre dans la crainte de la destruction ».
Avant son discours, Benyamin Netanyahu avait indiqué qu’il n’avait pas encore pris de décision concernant une éventuelle attaque.
Prenant la parole avant lui, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que si l’Iran commençait à construire une bombe, les Etats-Unis devraient intervenir militairement.
___________
(*) L'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), fondé en 1951 aux Etats-Unis, soutient traditionnellement la droite conservatrice israélienne, incarnée par le Likoud.