Barbe blanche, voix posée, le docteur Bérès raconte Homs, ville martyre, ses habitants bombardés en permanence, qui manquent de tout et qui lorsqu'ils sont blessés ne vont plus dans les hôpitaux gouvernementaux, de peur d'être persécutés : « Dans les hôpitaux il y a eu des gens amputés pour rien, pas soignés ou alors kidnappés ou achevés… c’est une horreur. La cruauté, la perversion, l’injustice de tout cela, ce sont les trois choses qui frappent le plus. »
A Homs, Jacques Bérès apportait ses soins, avec les moyens du bord. Il n'a pu sauver tout le monde. Mais il raconte, très ému, combien il a été frappé par la reconnaissance de la population : « On leur rend quelqu’un mort, ils vous remercient quand même. On a envie de pleurer… et ça m’est arrivé qu’on me dise merci même pour des morts et là j’ai compris au bout d’un certain temps qu’ils remerciaient qu’on soit venus avec eux. Et c’est cela qui leur manque. Il faut qu’il y ait encore des journalistes malgré ce qui leur est arrivé à Homs, qui aient encore le courage d’y aller, des humanitaires, etc. »
Jacques Bérès compte retourner en Syrie, malgré les risques. Il est mandaté par deux petites ONG, les grandes organisations humanitaires refusant de se rendre sur place sans l'aval des autorités.