Les régions de l'opposition boudent le référendum syrien

Dans la région de Homs, ville pilonnée depuis des semaines par le régime syrien, mais aussi dans les alentours des villes rebelles de Deraa et Hama, les habitants se sont très peu mobilisés pour voter sur le nouveau projet de constitution, soumis au référendum par Bachar el-Assad dimanche 26 février 2012. Le texte prévoit, du moins sur le papier, des réformes démocratiques et notamment la fin du monopole du parti unique Baas.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

A Homs, où des combats opposent l’armée et des insurgés, l’opération électorale n’a pas pu être organisée. Dans la ville de Hama et sa campagne, autre bastion de l’opposition au régime, l’affluence était très faible. Répndant à l’appel au boycott lancé par l’opposition, les habitants ont boudé les bureaux de vote. A Deraa., berceau de la contestation dans le sud du pays, la participation était également très modeste.

En revanche, à Damas, Aleppe et dans les villes du littoral, des files se sont formées devant les bureaux de vote. Même chose dans la montage druze dans le sud de la Syrie. Mais pour Basma Kodmani, porte-parole Conseil national syrien qui fédère des mouvements d'opposition au régime, le régime de Damas n'a plus les mêmes capacités à forcer les citoyens à aller voter.

La nouvelle constitution doit abolir le monopole du parti Bass sur le pouvoir depuis quarante ans, en instaurant le multipartisme. Elle limite les mandats présidentiels à deux septennats, alors qu’elle propose un régime de type présidentiel, accordant de larges pouvoirs au chef de l’Etat.

Bachar el-Assad et son épouse ont voté au siège de la télévision d’Etat, sous les applaudissements de leurs partisans. Ignorant le référendum, le Conseil national syrien, qui représente l'opposition, a reconnu qu’il y avait un risque de fragmentation confessionnelle de la société syrienne. Il a tendu la main aux alaouites, minorité à laquelle appartient Bachar el-Asssad, assurant qu’ils restaient une composante importante du peuple syrien.

Partager :