Le scrutin a commencé dans la matinée à en croire la télévision publique syrienne qui diffusait des images d'hommes et de femmes allant voter dans plusieurs régions du pays. Mais aucun bureau de vote n'a été ouvert à Homs. Les bombardements et tirs de snipers se poursuivaient dans la ville que le régime a juré d'écraser, faisant leur lot quotidien de morts parmi les civils.
Dans ce contexte, l'initiative présidentielle se heurte à un profond specticisme. Il y a un an encore, cette nouvelle constitution aurait pu séduire. Parce qu'elle s'inscrivait dans une démarche pluraliste en mettant fin au statut dominant du parti Baas, tout en conservant des pouvoirs forts au président.
Mais, elle apparaît désormais comme un nouveau rideau de fumée, semblable aux réformes déjà promises par le régime ces derniers mois pour distraire l'attention de l'implacable répression en cours. Le nouveau projet de constitution permettra, par exemple, au chef de l'Etat de se maintenir théoriquement au pouvoir encore seize ans.
L'opposition a appelé à boycotter ce vote, et elle assure que le pouvoir a fait pression sur les citoyens pour qu'ils se rendent aux urnes. Les experts estiment cependant que Bachar el-Assad garderait une base de l'ordre de 30% dans le pays. Cette base est constituée des alaouites mais aussi de secteurs des minorités chrétienne, druze et kurde qui pensent qu'ils auraient beaucoup à perdre avec l'arrivée au pouvoir de la majorité sunnite.