Conférence de Tunis: les «Amis de la Syrie» prônent une solution politique

A Tunis, la communauté internationale s'est penchée au chevet de la Syrie. Au cours de cette rencontre des « Amis de la Syrie », organisée en l'absence de la Chine et de la Russie, différentes propositions ont été faites par les ministres des Affaires étrangères, mais aucune n’a fait l’unanimité. Le communiqué final privilégie une solution politique, mais dont les conditions ne semblent pas réunies.

Le communiqué final reflète un consensus minimum. C’est le ministre des Affaires étrangères tunisien qui l’a lu. Lui qui présidait cette réunion admet des divergences entre les participants. Car si tous s’accordent à dire qu’il faut faire cesser les violences en Syrie, personne n’a la solution pour y parvenir et chacun y va de sa proposition.  

Le président tunisien Moncef Marzouki a ainsi proposé une immunité pour le président Assad et sa famille s’il quitte le pouvoir. Il a également milité, avec le Qatar, en faveur de la création d'une force de maintien de la paix. Mais pour cela, il faudrait l’aval des Nations unies, a prévenu la France. Cette dernière préfère d’ailleurs, comme les Etats-Unis, parler d’aide humanitaire et de renforcement des sanctions envers le régime. « Il faut accentuer la pression sur Damas », a dit Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine. Elle a également annoncé le déblocage d'une aide américaine en collaboration avec des ONG pour couvrir des besoins humanitaires.

Mais la façon dont pourrait s’organiser l'aide reste floue. Tout le monde est d’accord pour envoyer au plus vite de la nourriture et des soins à la population, mais personne ne dit comment y parvenir. La création de corridors humanitaires proposés par la France ne fait pas l’unanimité, car elle pourrait nécessiter une intervention militaire, à laquelle beaucoup s’opposent.  

Renforcer les sanctions représente à peu près la seule chose concrète qui est ressortie de cette conférence internationale des « Amis de la Syrie ». Le texte final préconise l’interdiction de voyager pour les proches du régime, le gel de leurs avoirs ou encore l’arrêt d’achat de produits pétroliers.

Quant à soutenir l’opposition syrienne en lui fournissant des armes, certains pays comme l’Arabie saoudite le revendique. Mais là encore, tout le monde n’est pas d’accord. « La véritable solution doit être politique » dit le communiqué final, mais en l’absence d’unité de l’opposition et de dialogue avec les autorités syriennes, la sortie de crise semble encore bien loin. De plus, rappelons que la Russie et la Chine ont boycotté la conférence de Tunis. 

Pas de reconnaissance officielle du CNS

De son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, a tenté de balayer les critiques. Dans un discours, son président Burhan Ghalioun a assuré que son mouvement représentait et respectait toutes les minorités en Syrie. Les participants à la conférence ne sont pas allés jusqu’à reconnaitre officiellement le mouvement mais le président du CNS a été reçu longuement en privé par Hillary Clinton.

Une nouvelle réunion du groupe des « Amis de la Syrie » se tiendra dans trois semaines à Istanbul en Turquie.

 

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